Athènes à Paris
HAPPY HAUS,
Une créatrice engagée
La Grèce lui évoque le souvenir d'aventures inoubliables et d’une extraordinaire sensation de liberté ! C'est certainement les mots les plus justes pour décrire ce que le pays suscite en chacun. Sandy Chagnaud, créatrice de la marque Happy Haus, une femme engagée et passionnée, nous parle du pays.
Écrit par Julie-Anne Amiard
13 mars 2023
Vous dites avoir un attachement particulier pour la Grèce et pourtant, vous avouez aussitôt très peu la connaître. Diriez-vous que le pays est si attachant que rapidement on ressent des sentiments d’affection ?
Sandy C. C’est en effet un sentiment étrange que je ressens pour la Grèce. Un mélange d’attachement, de curiosité, d’évidence aussi. L’envie de la découvrir et l’impression de la connaître déjà. La Grèce, c’est aussi notre Histoire, ces monuments qui nous entourent et ces paysages si beaux qui emportent notre imaginaire. C’est certainement cela qui d’abord a créé chez moi cet attachement si particulier. Lorsque j’arrive à Athènes, dans le taxi qui me conduit de l’aéroport vers la ville, je ressens les mêmes émotions que lorsque j’arrive à Paris, j’ai l’impression d’être chez moi !
Et puis, il y a aussi cette sensation de bien-être, de quiétude, de douceur. Quoi de plus doux que de se retrouver entre amis sous un canisse tamisant le soleil, les pieds dans le sable et les yeux perdus dans la Méditerranée ? Comment ne pas immédiatement tomber sous le charme de ce pays ? Et puis, cette lumière…
La Grèce vous rappelle vos premières vacances de jeune femme indépendante sur l’île de Santorin. Vous nous en dites plus ?
J’avais 24 ans lorsque je suis partie pour la première fois en vacances en Grèce. C’était en 2004. Mon petit ami de l’époque et moi avions choisi de partir à l’aventure, le guide du routard en poche ! On a atterri à Athènes, on a enfilé nos baskets et on a découvert la ville en courant. Un footing magique au cœur de la vieille ville parcourant les ruelles, l’Acropole, le Parthénon… C’était une visite unique et inoubliable. Le soir même, nous sommes montés dans un ferry qui nous emmenait à Santorin, cette île qui me faisait rêver. Nous avons passé la traversée sur le pont comme deux adolescents libres de tout. C’est cela que m’évoque la Grèce : la liberté ! Santorin, une île unique, l’immensité de la mer, du ciel et ces couchers de soleil nous ont totalement bouleversés.
Avez-vous un souvenir acheté sur place qui vous accompagne encore ?
Un chapeau de paille ancien orné d’un filet bleu clair qui était utilisé par un paysan dans son champ d’oliviers mais je ne l’ai pas acheté en Grèce paradoxalement mais dans une friperie à New York ! Dès que je l’ai vu, j’ai craqué. Un souvenir de Grèce qui me vient d’ailleurs finalement…
Désormais votre marque. Avant de décrire votre style et d’en faire la promotion, c’est avant tout d’environnement que vous parlez, comme sur cette photo perso que vous partagez. La planète, c’est une préoccupation quotidienne ?
Cette photo a été prise sur l’île de Leros à l’occasion de vacances que nous avons passées avec notre fille Danah. Nous allions vers la plage et nous sommes tombés nez à nez avec cette jolie pancarte qui résumait si bien ce que je crois depuis toujours : il n’y a pas de « planète B ». HAPPY HAUS est née de cette conviction que nous devons tous faire quelque chose, à notre niveau, pour changer nos comportements. En tant que styliste, j’ai été témoin de tellement d’excès, de tellement d’inepties imposés par la multiplication des collections et la surproduction aveugle qu’elle impose. J’ai très tôt voulu créer ma propre marque afin de produire différemment, en proposant des vêtements que l’on puisse porter tout le temps et surtout longtemps. Je suis convaincue que la clé est là. Il faut aimer ses vêtements pour ne pas avoir envie de les remplacer en permanence.
Pour cela, j’ai bien sûr pris le temps – bien avant que le green ne s’empare de la mode pour le meilleur et pour le pire – de rechercher les partenaires qui pourraient me proposer des tissus écologiques certifiés par Greenpeace et par Gots ou recyclés, des boutons fabriqués en bois ou en corozo et limiter le plus possible l’usage des matériaux qui ne sont pas biodégradables.
Le style plutôt que la mode, vos silhouettes représentent tellement ce que les autres nous envient : cette cool attitude, un brin nonchalante, un peu androgyne, d’une simplicité presque arrogante mais tellement féminine, sexy. Comment décrivez-vous votre marque ?
Je dirais qu’elle me ressemble, qu’elle est pensée pour une femme libre, cool, nonchalante sans oublier féminine et qui désire plaire. Une femme engagée qui préfère le style à la mode.
Quelle est la pièce que vous aimez plus particulièrement ?
Notre première combinaison en denim, la première pièce que nous avons créée il y a six ans et qui continue aujourd’hui encore à être l’un de nos bestsellers. Elle représente à mes yeux parfaitement ce qu’est le style de HAPPY HAUS, intemporel et faussement simple, féminin, cool et unique. J’aime dans la combinaison l’idée qu’elle nous habille entièrement, facilement et confortablement. J’aime aussi sa dégaine ample, un confort que l’on retrouve dans d’autres modèles de HAPPY HAUS comme le pantalon « oversize » ou notre nouvelle combinaison « trompe l’œil ».
Et sinon, où partez-vous cet été ? ;)
Rien n’est encore décidé mais vous parler aujourd’hui de la Grèce me donne terriblement envie d’y revenir.
(c) Happy Haus